Corrida sud-africaine

Publié le par Fanny

Ce matin, nous sommes partis avec l'équipe de capture des services vétérinaires au campement des buffles, qui se trouve au centre du parc, à côté de Satara. Dans ce campement, une équipe américaine mène pendant 3 ans, des recherches sur la fièvre aphteuse. Les 60 buffles sont équipés de colliers télémétriques qui enregistrent les contacts entre animaux, et tous les 2 mois, ils sont capturés pour effectuer différents prélèvements.

La capture s'effectue de manière passive: il y a un boma (cf mon post du 31 juillet pour ceux qui ne savent pas ce que c'est) en permanence autour du seul point d'eau du campement. Les buffles vont donc de leur plein gré à l'intérieur, il suffit de fermer les portes lorsqu'on veut les garder dans le boma. Les buffles ayant été piégés hier, aujourd'hui il fallait "juste" les pousser dans les enclos au bout. Mais évidemment en faune sauvage, rien ne se passe jamais comme prévu !

L'hélicoptère et les voitures ont commencé à avancer dans le boma, tandis nous attendions sur les côtés, en silence et sans bouger pour ne pas effrayer les animaux. On ne voyait quasiment rien, mais c'était très impressionnant: on sent la tension de toute l'équipe, puis soudain un bruit de galop, le sol tremble et les buffles se précipitent entre les rideaux jaunes, en soulevant un nuage de poussière. Ils sont tellement puissants, tellement lourds et tellement nombreux que les rideaux se tendent, les poteaux plient... jusqu'à céder. Le troupeau s'éparpille, mais un buffle reste coincé dans les filets de protection. Il est fléché puis transporté dans une sorte de grand tapis jusqu'à l'enclos.

Une fois les dégâts réparés, l'équipe recommence à pousser les animaux. Cette deuxième tentative s'avère plus fructueuse, puisqu'une dizaine d'animaux sont capturés. Mais les conditions de travail sont difficiles: le soleil tape fort, le vent ne souffle pas dans le bon sens, et surtout, nous sommes submergés par la poussière. Lorsque l'hélicoptère survole le troupeau à quelques mètres à peine au dessus du sol, il soulève un gigantesque nuage de poussière qui obscurcit complètement le ciel. Nous attendons donc, assis dans les broussailles, les yeux fermés, que la tempête cesse. On entend les klaxons des voitures, les cris des hommes, les bruitages de l'hélicoptère, le bourdonnement des hélices. On sent le souffle de l'appareil, la poussière qui retombe sur nous. Et quand on entrouvre les yeux, on ne sait plus très bien où l'on est !

La capture avance, et un peu plus tard, un autre buffle doit être fléché. Cette fois, le vétérinaire fait en sorte de sous-doser un peu l'animal pour qu'il soit encore capable de marcher. Et là, ce fut la scène la plus surréaliste de cette journée incroyable: le véto qui coure devant le buffle, en agitant un tissu blanc pour le faire avancer dans la bonne direction. Une nouvelle version de la corrida: dans la savane avec des buffles !

Le reste du troupeau a pu être enfermé dans les enclos sans problème, mais l'un des petits a fait une crise de détresse respiratoire: il avait du mal à respirer, tremblait et titubait. Le véto lui a injecté des corticoïdes, un antibiotique et des vitamines. Espérons qu'il s'en remettra, sinon on devra l'autopsier demain !

Corrida sud-africaine
Le pick-up s'approche du buffle fléché

Le pick-up s'approche du buffle fléché

Dans la tempête de poussière ....

Dans la tempête de poussière ....

Enfin capturés !

Enfin capturés !

Publié dans parc Kruger, Afrique du Sud

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S
Nous sommes impressionnes on ne fait pas le poids avec notre safari americain même si nous voyons bcp d'animaux ! Bisous ! Et mets du serum phy ds tes yeux !!!
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