Daktari à la francaise
Aujourd’hui, le vent ne soufflait toujours pas dans la bonne direction. On a attendu toute la matinée, en vain. Heureusement, j’ai pu accompagner Wayne, le pilote de l’hélico, dans son ranch. Sa famille élève des buffles pour les revendre ensuite. Les buffles valent très chers ici, car il est difficile d’obtenir des animaux indemnes de tuberculose, de fièvre aphteuse, de brucellose et de la maladie du Corridor. Les buffles sont des porteurs sains de ces maladies (ils ne présentent aucun symptômes), et sont donc dangereux, car ils peuvent transmettre ces maladies au bétail (qui eux présentent des symptômes, les pertes économiques sont alors considérables).
Je suis donc montée dans le minuscule hélicoptère (2 places et pas de portes), pour rejoindre le ranch en question. Le vol était absolument génial ! On était à 50 mètres au-dessus du sol, ballotés par le vent, survolant des paysages magnifiques… On distinguait nettement les immenses troupeaux de vaches et de moutons, les forêts d’acacias, les champs de maïs, et les meules de foin.
A l’arrivée dans le ranch, j’ai pu rencontrer la fameuse Charlotte Moueix (la vétérinaire française partie vivre en Afrique du Sud pour travailler avec les animaux sauvages). Ça fait longtemps qu’elle n’a pas parlé français, elle avait du mal à trouver ses mots (et elle n’était pas la seule !), du coup on a fini par se parler en anglais. J’étais déjà impressionnée par son parcours, je le fut encore plus en la voyant travailler, avec efficacité, précision et rapidité !
Elle a anesthésié 7 buffles au fusil hypodermique depuis la voiture, et c’est toujours le même scénario pour les récupérer : on fonce ! Et je peux vous dire que tenir debout à l’arrière du bakkie (pick-up en afrikaans) qui roule à 80 km/h dans le bush, tout en évitant de se faire lacérer les bras par les aiguilles des acacias, c’est pire qu’un rallye automobile (parce qu’au moins dans les rallyes, les spectateurs t’encouragent !).
On a donc chargé chaque buffle dans un bakkie, et on a rejoint l’enclos où ils vont rester quelques jours, en attendant les résultats des tests concernant les 4 maladies problématiques. La vétérinaire a prélevé des échantillons de sang, a fait le test croisé à la tuberculine, tandis que les éleveurs mesuraient les cornes du buffle (pour fixer le prix de vente). Je suis ensuite rentrée comme je suis arrivée, l’hélico m’a déposée juste devant la maison, trop la classe !