Au dodo le rhino !

Hier nous avons assisté à l'anesthésie d'un rhinocéros blanc. Les vétérinaires font des recherches pour mieux comprendre la physiologie respiratoire de ces animaux. Il y a donc plusieurs rhinos capturés et gardés dans de grands enclos sécurisés, qui sont inclus dans l'étude. Hier, les vétérinaires voulaient surtout vérifier leur protocole expérimental.

Un des rhinos a donc été fléché dans son enclos. Au départ, il était très agité, courait et chargeait les barrières en soulevant un nuage de poussières, mais progressivement, l'anesthésique (étorphine) a commencé à faire effet. Il se balançait d'un pied sur l'autre, comme s'il dansait au son de la musique (il y a la radio dans les enclos pour habituer les animaux au bruit).

Lorsqu'il fut assez sédaté, une dizaine de personnes sont entrées dans l'enclos et ont attaché des cordes autour de sa tête et de ses pattes. L'objectif était de forcer le rhinocéros de 1,4 tonnes à se coucher en tirant sur les cordes d'un côté, et en poussant le rhinocéros de l'autre. Ce ne fut pas une mince affaire ! Mais bientôt, le rhino se trouva couché sur le flanc, les pattes étirées à cause des contractions musculaires et agitées de tremblements (effets secondaires de l'anesthésique).

J'étais chargée de faire l'examen clinique du rhino (prise de température, de la fréquence respiratoire et de la fréquence cardiaque) à intervalles réguliers, pour vérifier que tout allait bien, tandis que les vétérinaires effectuaient des prises de sang à l'oreille, mesuraient la pression artérielle avec un cathéter central et l'intubait avec une sonde naso-trachéale. Une fois que tout fut terminé, le vétérinaire a administré l'antidote (naltrexone) et le rhinocéros s'est relevé en quelques dizaines de secondes.

L'après-midi, nous avons décidé de faire un peu d'exercice, parce que ça fait quasiment un mois que je passe mes journées en voiture (en même temps, on n'a pas vraiment le choix, si on veut éviter de se faire manger par les lions !). Nous avons donc fait le tour du golf à pied. Et oui, il y a un golf dans le Parc Kruger, plus décoratif qu'autre chose vu l'état de l'herbe. Au milieu, le lac accueille quelques hippopotames, et comme il n'y a pas de clôtures, on voyait des babouins, des impalas et des phacochères se balader sur la pelouse du golf.

La journée était très chaude, nous avons donc fini par piquer une tête dans la piscine. L'eau était un peu fraiche, mais c'était agréable. Les passants nous ont pris pour des folles (c'est l'hiver ici, même s'il fait 20 degrés dehors). Enfin, nous avons terminé la journée avec notre petit rituel: contempler le coucher du soleil au bord du lac, en écoutant les hippopotames se parler. En rentrant au campement à la nuit tombée, nous avons pu voir de nombreuses hyènes, un gros félin qui a traversé juste devant nous (caracal peut-être) et une génette tachetée.